6 boites à bijoux - suite et fin

Le Noël des "chado" ayant eu lieu, je peut donc à présent vous montrer ce que j'ai fait pour les 5 femmes de la famille. Nos filles, nos belles-filles et ma douce et tendre.
Après cogitations avec moi-même sur ce que je voulait faire et comment; il m'est apparu qu'une épure à l’échelle 1 était vraiment nécessaire. Au crayon et sur le support qui protège ma table de travail (une porte isoplane trouvée à la déchèterie et coupée à dimension). Je sens que je vais devoir travailler avec précision.


En effet, bien qu'ayant approximativement les mesures en tête, je butai sur certains points d'usinage.
Comment faire pour couper la façade des tiroirs pour que le dessin de la planche de noyer soit continu?
Avec quel outil pour que l'épaisseur entre les tiroirs soit la plus fine possible? (j'avais en tête entre 1 et 1,5mm)
Etc, etc,etc....

Je me suis dit que pour une fois j'allais préparer tous les bois nécessaires à la fabrication de ces 6 boites. Ainsi, ce faisant, des solutions apparaitrons forcement.
Les fonds de tiroir devant être les plus fins possible tout en étant solides et vue la dimension des boites, j’optai pour du CP de 3mm. J'en avait récupéré quelles plaques au cours de nos achats alimentaires, et il me restait, en CP d'okoumé, de quoi faire 5 fonds de tiroirs .
Mais il m'en manquai. J'ai donc refendu un morceau de bastaing en sapin du nord. Après collage bord à bord des lamelles obtenues, j'avais la totalité de mes fonds intérieurs 30 plaques de 300 x 190 x 3.



Passons aux glissières de ces tiroirs. Baguettes de noyer de 5,3 x 3,5.

Pour couper de si petites dimensions sans danger je fais pour chaque dimension un montage avec 2/10eme de jeu entre la lame et le guide de ma scie, que je colle au double face sur le bâtit acier de ma scie.


Un bout de CP qui fait poussoir et pressoir et en avant pour la série.


La même chose pour les derrières des tiroirs (en sapin)


Les cotés des tiroirs.


Un stock de séparateurs pour cloisonner les tiroirs. Ils ont un chant qui a été arrondi avec une fraise 1/4 de rond de 2mm de rayon.


Ils font 3mm d'épaisseur et 20mm de haut. Ils seront recoupés plus tard à leurs bonnes dimensions.


Voici une des planches refendues qui servira pour les cotés de 2 boites.


Les dessus venant de la refente de noyer que beaucoup de personnes aurait jetées vu l'aspect extérieur.



Les dessous sont faits avec des chutes de noyer, collées à plat joint. Reste "des systener mais pour dames". Et autres fariboles.



A suivre

Ticket please. Comme toujours, Dominique, tu fais dans la microdentelle. Ah ! que j'aimerais ne pas être un gros bourrin...

me voila abonné! Dominique, tu as de beaux restes !

Préparons maintenant les coffrets. Ils doivent comportés une rainure de 3,2mm (largeur de la lame de scie) pour recevoir le plancher du premier étage (CP d'okoumé de 3mm).
Après mise à dimension en hauteur (136mm) et marquage au cutter, je vais faire un usinage vertical avec la fraise adéquate, appelé "Folding".


Pour cela je me suis fait un montage d'usinage correspondant à ma défonceuse.
La cale amovible est placée très précisément au droit du trait où le milieu du fraisage aura lieu.
Les photos des montages d'usinage ont été faites après le collage de ces 6 boites. Je ne pouvais pas me permettre de louper ce fraisage. 30 passes de défonceuse sans trembler ni arrêt dans l'usinage. Mais avec calme et réflexion.


Après serrage avec les vis du haut du gabarit. Je n'ai plus qu'a enlever cette cale et usiner le folding en une seule passe.
La fraise CMT est vraiment de qualité.


Après le folding, j'ai identifié chaque côté et chaque face avec ma numérotation habituelle 11,12,13,14 - 21,22.....,61,62,63,64. Plus moyen de ce tromper, puis j'ai séparé le folding car je dois usiner sur les côtés les rainures qui serviront de glissières aux tiroirs à l'aide du montage d'usinage ci dessous.
Les 2 cotés de chaque boite sont calés entre les chutes des extrémités du folding puis pour chaque rainure en prenant appuis sur les tasseaux (reliés avec du ruban bleu), j'usine la plus basse des rainures.
En rabattant le 1er tasseau, j'usine la 2eme rainure et ainsi de suite.





Une boite m'a donnée du fil à retordre. Un des cotés et le derrière n'avaient pas la bonne épaisseur.
J'ai du rainuré le derrière et y insérer une languette de noyer qui simulait la bonne épaisseur, pour pouvoir après collage de chutes de bois, raboter à la bonne épaisseur ce derrière et ce coté.
De plus cela me permet d'usiner les rainures pour les glissières des tiroirs à la bonne profondeur, ce que je n'aurai pu faire si je n'avais pas compenser le déficit d'épaisseur.
On voit bien la différence d'épaisseur entre la gauche et la droite du derrière de cette boite.



Les cotés sont fait. Le derrière également. Attaquons la façade.
C'est la partie qui m'a demandé le plus de réflexion. J'ai une scie de 1,4 mm avec un alésage de 50mm et d'un diamètre de 120 que je monte sur l'arbre de ma toupie.
Donc je dois faire 5 traits de scie espacés de 20mm avec un premier trait à 10mm du bas.
Je règle donc ma lame sur la toupie à 20mm très exactement. La moindre erreur se quintuplera sur la largeur du bandeau du haut.

Pour la première coupe, qui fait 10mm, je calibre un bois à 10mm d'épaisseur précis et le fixe sur les joues de la toupie.
C'est parti. Tous les devant bien orientés sont tous sciés pour avoir la languette du bas à 10 mm de hauteur.
Puis après avoir enlever le calibre de 10 mm, je scie successivement les devants des tiroirs de toutes les boites.

Je n'ai droit à aucune erreur. Pour ne pas appuyer sur la façade en même temps que je la coupe, je laisse 1/2 mm de bois sur l'épaisseur. Avec un coup de cutter et un coup de rabot de propreté j’enlève ce 1/2mm et passe à la coupe suivante.
Je réitère ce processus 26 fois. Résultat = Nickel.



A suivre

Salut Chado,

Waouh, comme d'habitude quelle maîtrise !!!

Je vais suivre avec attention.

@+

De l'art d'utiliser les restes, bonne cuisine.
Bien pensés, les montages d'usinage ! On y sentirait l'école Bruno Meyer.
Combien laisses-tu d'épaisseur, en usinage folding ? Et après, mouillage avant pliage ?

Ici le bois étant très vieux, il est devenu cassant.
J'ai laisser entre 3 et 4 10eme, car de toute façon je devait séparer les cotés des façades et des derrières, pour usiner les rainures sur les cotés.

J'avais du bleu sur le beau coté, tout du long et à chaque folding, pour au cas ou.
Certaines boites ont pliées facilement, d'autre un peu moins bien. Avant la séparation des 4 morceaux de la boite.
Mais au ponçage de la finition on rattrape les très très légers décalages.

chado

Ayant tous les éléments, je n'ai plus qu'à les coller.
J'ai fabriquer une cale qui garde l'espace des tiroirs et leurs espacements entre la traverse haute et base de la façade.



Et j'ai caché les endroits à ne pas encoller avec du bleu.
Un jeu de coins en alu laqué, venant de parcloses mises à nos nouvelles fenêtres récemment, me serviront de maintenir un équerrage et de martyrs pour les serres joints.


J'ai redimensionné le système de presse que j'avais utilisé pour les "8 boites à trésor".
http://www.metabricoleur.com/t24111-8-boites-a-tresor  
Et ressorti la presse à cadre de Boris Beaulant.


Et voilà le travail.




Attaquons les tiroirs.
Avec un montage de collage, rien n'est plus facile.
Les rainures, feuillures ont été faites à la SC1. Cette scie me convient parfaitement et est d'une précision qui me met en joie lorsque je présente des bois qui s'encastrent, ni serrés, ni lâches , dans leurs emplacements pour lesquels ils sont fait. C'est une petite "vermeille".





Les tiroirs sont justes posés avec l'écart entre eux de 1,5mm.


Maintenant poser les glissières va être long, fastidieux, méticuleux. Avec usage de cales de 1,5 aux 4 coins du tiroir pour garder l'espace. Puis encollage des glissières avec une colle vinil à prise rapide. Calage de la glissière dans la rainure adéquate et qui dépasse de la façade. Je glisse le tiroir entre les 2 glissières et je pousse le tout jusqu'à ce que devant arrive sur la façade. J'attends 1 minute, puis retire le tout, pour vérifier l'ajustement de ces glissières. J'enlève l’excédent de colle sur le tiroir et la rainure, s'il y en a.

Et c'est reparti pour 46 glissières.

Une fois la colle bien sèche, j'ajuste la glissière à sa rainure avec un racloir que je me suis fait lors de la construction du "bureau américain". http://www.metabricoleur.com/t19472-mobilier-un-bureau-americain . Puis perce 3 trous non débouchant sur l’intérieur du tiroir et insère des bois pour brochette coupés à 10mm de long que je mets en affleure à l'aide d'une petite japonaise. Un coup de ponçage, un coup de paraffine et roule ma poule. Au suivant!!!


Pour le dessous et le dessus j'utilise la même technique que pour les "8 boites à trésor" http://www.metabricoleur.com/t24111-8-boites-a-tresor  

A suivre

Après avoir séparer le couvercle de sa boite (même technique que pour les tiroirs de la façade) et avoir après fait un défonçage avec une fraise de 3mm pour insérer un liseré de bois clair (érable negundo), je passe à la pose de la charnière à piano.
Défonçage du couvercle et de sa boite d'une 1/2 épaisseur de la charnière et mise à longueur de ce défonçage.


Cale de hauteur pour le couvercle et cale d'épaisseur pour le jeu de la charnière.


Préparation des outils de perçage, vissage et calage.


Positionnement en hauteur et en longueur des 2 parties.


Je positionne ma charnière et visse 2 vis aux extrémités après préperçage à la mèche à centrer.


Je vérifie l'équerrage à la fermeture du couvercle.


Puis je fini le préperçage et le vissage de la charnière. J'ai augmenté le nombre de trous dans la charnière, pour avoir une symétrie dans la charnière. (Tiens, il manque une vis !!!)


Ça avance, ça avance. Encore 2 à faire.


Il n'y aura pas de fermeture à ces boites à bijoux. Simplement de jolies tirettes, faites dans cet arbre majestueux qui faisait de l'ombre juste devant mon atelier. Couché par une tempête, j'ai récupérer un billot que j'avais refendu en planchette de 15mm environ d'épaisseur sur 300 mm en longueur. Elles ont été sciées en languettes de 11 x 6 x 77.
En plus je me suis aperçu qu'il était ondé.
Après chantournage approximative de la forme, je les ai assemblées en paquets pour poncer la mise en forme que je voulait leurs donner.
Le coté avec un cône percé est le dessous de la tirette. La préhension des doigts est ainsi facilitée.



Un petit gabarit pour le positionnement, un peu de colle vinyl rapide et voilà la boite habillée et fonctionnelle.


L'entoilage du compartiment du dessus et des tiroirs à été la partie, disons le mot, "chiante" du projet. Beaucoup de minutie et travail très répétitif.
Couleur rouge pour les filles. Ici la boite pour Tiphaine.


Vert d'eau pour les belles filles.


Vert foncé pour ma douce et tendre


Pour le cloisonnement la coupe en longueur devait être précise au 1/10 de mm. La moindre erreur et le cloisonnement était à recouper. Donc sciage 1/2 mm plus grand et rabotage d'un copeau à chaque fois à la boite à onglet. Puis vérification, si trop long; rebelote. Si correct, collage immédiat.


Après une couche de vitrificateur seulement sur le dessus et le dessous, pour durcir le bois qui est à des endroits assez tendre. J'ai cirer le tout avec de la black bison incolore. Puis décapeur thermique et brosse en chien dent. Et ça brille.
Voila les 2 pour ma douce et tendre. Celle de gauche est cirée. Celle de droite est seulement poncée.


Les 6 boites réunies.
Maud , Amélie
Tiphaine, Audrey
Maud, Line


Les dessus viennent bien de la même planche refendue.


Voilà c'était hélas le dernier pas à pas détaillé que je ferai. L'intérieur de l'objectif de l'appareil photo est plein de poussières très fines et certains contacts commencent à vouloir n'en faire qu'à leur guise. Je ne suis pas un fan des photos des smartphones.
Et puis je crois bien que je ne ferai que répéter inlassablement les mêmes choses.
Il y aura, j'espère, quelques réalisations bien plus modestes et surtout lorsque mes doigts me démangerons, je pourrais bricoler encore un petit peu et vous le montrer.
Amicalement
Dominique

Sacré beau boulot; les filles vont être contentes

J'ai de la chance, ma femme n'aime pas les bijoux. (bon je pense que si je lui en offre: elle les prendra)

Très réussi. Et très classe avec les poignées et le liseré blanc incrusté. Bravo !

Merci pour le partage

Super toutes ces petites astuces
Je découvre la "presse à cadre de Boris Beaulant" dont je vais m'inspirer un jour ou l'autre sans aucun doute !

Gros boulot de précision mine de rien, bravo. Et pour rien gâcher, une fois fini, y'a pas : c'est beau !!

Je vais paraphraser Aretha Franklin : R.E.S.P.E.C.T

Un seul mot S-P-L-E-N-D-I-D-E

J'adore...
Une précision chirurgicale sur les draps verts de chirurgie !!!
Faut que je relire encore et encore pour tout assimiler.
Chapeau Dominique
++
Renaud

Hello,

Magnifique boulot et que dire de la boite a recaler on fais des merveilles avec ce genre d'outil.

Merci à tous pour vos compliments.

J'ai trouvé la boite à recaler dans un vide grange. Mais elle n'était pas fonctionnelle.
La vis en bois était voilée et ne tournait pas. J'ai galéré pour l'enlever et la fixée dans mon tour.
Puis diminuer le pas de vis à la râpe, la lime et le papier de verre.
Mais une fois fini, comme tu dis Brice, c'est que du bonheur et de la précision.

Le site de Boris réserve des trésors d'astuces et des gabarits astucieux.
J'en ai copier un bon nombre.

Merci encore.
Dominique

Magnifique... merci pour le partage. meme si j'ai pas tout compris !!
je vais relire !!
amicalement,
Fred