Un bucher dans ma cour, enfin!

Bonjour à toutes et tous.

Ça fait très longtemps que je n'avais pas posté de réalisation ici (je n'ai pas non plus fait plein de trucs intéressants...) mais je de finir un truc qui me tenait à cœur depuis un bon bout de temps.

Je voudrais en effet pouvoir construire un bucher dans ma cour pour pouvoir stocker mon bois de chauffage à l’abri de la pluie et sur un seul espace. Jusqu'à présent nous en stockions une petite partie à l'abri et le reste prenait la flotte. Il fallait transvaser régulièrement, ce qui me gonflait, vous l'imaginez.

Pour commencer il me fallait rallonger quelque peu la dalle existant qui accueillera cet espace. J'ai fais ça pendant la période de confinement. Il a fallut jongler un peu pour pouvoir se fournir en matériaux mais ça l'a fait.

Après une bonne séance bien fatigante de décaissage (sol très dur et rempli de pierres), j'ai pu poser le coffrage un lit de gravier et un treillis:



Puis couler l'extension de dalle.



Bien sûr comme je m'y attendais, le jonction des deux s'est légèrement fissurée mais ce n'est vraiment pas grave.
Après ces travaux de préparation dont je ne suis pas si fan que ça, et pendant ça sèche; je me lance dans des plans. Et là, ce fut la galère. Je n'arrivais pas à trouver les matériaux dans les sections que je voulais, je n'étais pas convaincu par ce que je dessinai et surtout vu que la dalle n'est pas horizontale, je n'aboutissais jamais à quelque chose sur le quel je pouvais m'appuyer.

Le temps passe, passe et passe et le vacances arrivent à grands pas. Vu que je veux faire cette construction dès le début de mes vacances, je décide de faire sans plan, à l’instinct... Il me semble que ce sera le plus fiable pour gérer les 3% de pente dans un sens et les 2% dans l'autre. Mais, le fait d'avoir essayer de dessiner un plan et d'avoir eu du temps pou cogiter, je sais à peu près ou je veux aller.

Allez, les vacances sont arrivées, on va commencer à parler un peu bois.

J’achète quatre poteaux en pin autoclave de 88/88/2400, quatre embases pour les fixer au sol et 6 chevrons. Dans un premier temps je corroie 2 chevrons ainsi que deux pannes de 4300 que j'ai eu la chance de pouvoir récupérer.

Je fais une encoche sur le haut des poteaux ainsi qu'une mortaise sur deux des dits poteaux.



A suivre.

Je continue avec la mise en place des quatre embases. J'ai déterminé les emplacement en m'aidant de Pythagore. Ça à bien marché.



Les embases posées, je bloque à niveaux le poteaux arrière du point le plus bas. Vu qu'il sera le plus long, je ne le coupe pas et il sera ma référence. Je ne sais pas si c'est très clair mon truc...



Cette référence en place, je m'occupe de son copain d'en face. Je désire une pente de toit aux alentours de 10%. Je reporte dessus cette pente, prenant en compte la pente du sol.
Je coupe le poteau et je peux donc reporter la mortaise correspondante. Il ne me reste plus qu'à faire la traverse et ses tenons pour commencer à les solidariser.



Le tout remis provisoirement en place, je continue la mise à niveau des deux autres poteaux. (quatre poteaux et donc quatre longueurs différentes pour que ça corresponde...) Pour ça, chevrons, règle de maçon, niveau de 2m... Tout seul, c'est un peu pénible à régler mais ça se fait plutôt bien.



A suivre.

Mes quatre poteaux à niveau, je peux déterminer la position de la dernière mortaise et faire la seconde traverse. Un petit chanfrein viendra casser un peu ces angles trop vifs.



Après avoir appliqué une protection sur le bas des poteaux, il est temps de les mettre définitivement en place. C'est donc reparti pour du blocage an niveau.



La fixation se fait au sol sur les embase par des tirefond de 8/40 avec rondelle fendues et par cheville de 10 pour bloquer les tenons. Le tout se voit stabilisé par deux diagonales vissées par de tirefond de 8/120 avec rondelle fendues.



Il ne reste plus qu'à faire l'autre coté.



Un petit coup de lasure (avec ce qui traine au fond de l'atelier, ça coute rien et ça fait de la place) et c'est bon pour cette étape. Bon, je me suis cogné un peu de pluie cette nuit, ça n'aide pas à la prise de la lasure mais visiblement pas de dégât. J'étais pourtant certain qu'il ne pleuvrait pas...





C'est pour le moment très très stable dans le sens de la largeur mais pas encore sur celui de la longueur. La suite va consister à préparer les deux pannes et à le mettre en place. Ce sera la seul opération que je ne pourrai pas faire seul, mais j'aurai de l'aide.
Quand elles seront en place ainsi que leur diagonales, je pourrais m'occuper de la toiture avec chevrons, liteaux et bac acier.

A suivre

J'ai ensuite avancé avec la préparation des deux pannes ainsi que leur pose. La préparation fut longue et minutieuse mais fut le gage d'un montage propre et super rapide. "J'aime quand un plan se déroule sans accroc".

Si vous le voulez bien, je vous montre.

Pour commencer, je les ai bien sur mise à longueur. J'ai décidé, pour ça de les conserver les plus longue possible. La côte finale sera donc de 4.3 m. J'ai voulu garder les plus possible car je vais les poser asymétriques. D'un coté, il y a un mur très proche et de l'autre de la place. Je voudrai donc une avancée afin d'avoir une zone libre abrité de la pluie.

la mise à longueur faite, je me suis occupé des angles de fin que je voulais "agrémenter" un peu afin de ne pas être sur un pauvre angle droit et dur.



Ce fut l'occasion de travailler un peu à la main. Plus fiable et propre que la sauteuse.
Le reste de la préparation à consister à noter précisément les emplacements de poteaux, de faire un chanfrein sur le dessous (je les ai fait arrêtés afin qu'il n'y en ai pas au niveau de la jonction avec les poteaux)



Pendant cette opération, je mes suis occupé de la fixation finale. Je la ferai avec de la tige fileté de Ø 12 avec rondelle fendues et rondelles plates:



Je ne sais pas pour vous, mais me concernant, percer en place et bien droit relève de l'exploit que je n'ai jamais vraiment réussis avec relever. J'ai donc préféré faire les trous dans les pannes à la défonceuse, ce qui me donnera un bon guide pour percer droit.



Après un petit nettoyage, je peux poser la première. Je redoutais un peu cette étape, j'avais tort. Ce fut une partie de plaisir. Comme quoi, bien préparer les choses aide bien.

Pour le montage, on s'est mis à deux pour présenter les pannes. J'avais mis un tasseau en extrémité afin d'avoir une buté. En faisant ça, je suis certain que celle d'en face sera parfaitement... en face...



Bien sur, j'avais préalablement bloqué à niveau les montants avec des chevrons. Une fois serre-jointé, il n'y a plus qu'à percer et boulonner.



Les deux pannes en place, j'ai posé les diagonales qui ont eux aussi reçu leur lot de chanfrein.





Je fini cette belle et intense journée en appliquant une couche de lasure afin de protéger tout ça.





Voilà, c'est une belle étape de passer. Dans quelques jours (il faut vraiment que j'aille m'occuper du potager), je passerai à l'étape suivante qui consistera à poser la toiture.

@+++

Qui dit bucher dit blocage des buches à l'intérieur. Ça serait dommage de devoir se coltiner les piles d’arrêt après avoir fait tout ça, non?

Alors c'est parti. Je les ai fait en douglas et, bien sur, elles recevront une lasure de protection.



Par contre vu qu'à l'été, le bucher devrait être à peu près vide, ce serait dommage de ne pas pouvoir profiter d'un maximum de cet espace abrité pour autres choses. C'est pourquoi nous avons voulu que ces "joues" soit amovibles.

Pour ça, j'ai fait dessus des rainures en T :



Et mis quelques vis sur les poteaux.



Du coup, il n'y a plus qu'à les glisser dedans pour les mettre ou les retirer.

N'ayant plus besoin des 4 mètres des chevrons pour bloquer la structure pendant le montage, je les ai coupés en deux puis corroyés. D’ailleurs c'est très étrange, mais j'ai acheté les six chevrons nécessaires en deux fois espacés de quelques jours seulement. Je les ai pris exactement au même endroit, pourtant, les deux premiers sont en sapin et les quarte suivants sont, j'en suis certain, en douglas. Tant mieux pour moi, mais étrange, n'est-ce pas?



Toujours est il que je les ai mis à longueur puis installés. Pour garantir la régularité, j'ai utilisé un jeu de cales que je déplaçait au fur et à mesure. Voilà ce que cela donne:





Et, pour vous donner une idée de ce que cela donne dans la cour:



La suite va consister à lasurer tout ça puis à s'occuper de la couverture.

@+++

La suite s'est déroulé sous un vrai cagnard et le "chantier" se trouve une bonne partie de la journée en plein soleil, le rythme de travail s'en voit modifié... Le pire est que c'est surtout le matin en m'y prenant tôt que je pouvais bosser quelques heures à l'ombre et que plusieurs fois la météo décidait que c'était le moment d'une petite ondée. Pas suffisante pour le jardin, mais largement assez pour me gêner sur le bucher... GRRRRRRR!!!!!

Pour commencer, j'ai passé une couche de lasure sur le douglas du "cloisonnement amovible". Cela à une nouvelle fois bien encombré l'atelier, mais, pas contre, je suis heureux de savoir que c'est là une des dernière fois, du moins l'été. A partir de maintenant, je pourrais faire ça dehors, à l’abri du bucher quand il sera vide des ses buches.



Bien sûr, les chevrons ont reçus leur deux couches de lasure. (Sikkens Citol HLS plus)



Ceci fait, il va être temps de s'occuper du sous toit. La faible pente ne me permet pas de fixer la couverture sur des liteaux. Je pensais faire ça en OSB3, mais en fait, me disant que cela allait être moche, j'ai finalement opté pour des clins en douglas. C'est plus de boulot, c'est plus cher, mais c'est vraiment plus sympa une fois fini.

Sur ce genre de truc, vous le savez, les plus dur est de commencer. Le départ conditionnera toute la suite. Ce n'est donc pas le moment de mégoter sur le temps passé à réfléchir à la façon de procéder. Je tiens à rappeler que l'ensemble est proche d'un mur pour le moins irrégulier et que vu que la dalle n'est pas parallèle au mur; tous les chevrons ne font pas la même longueur.
Tout ça pour dire que si la logique voulait que j'installe de haut en bas, j'ai opté pour partir des références dont j'étais sûr, donc de bas en haut.

Pour faire ça, j'ai décidé de faire une sorte de cadre qui guidera le montage. Après avoir déligné les premières lattes avec un angle de 7° (de manière à être à niveau), j'ai utilisé les chutes pour faire des liteaux pour les coté. Ça, ça veut dire R/D. Alors c'est parti pour, un calage des servantes afin de pouvoir corroyer sur 2 mètres de long. Avec mon sol d'atelier en pente (lui aussi...), ce n'est jamais aisé...



Mais bon, c'est fait.



Donc, installation minutieuse de cet espèce de cadre.



Une fois cela fait, cela devient plus facile à monter et j'enchaine ça assez rapidement.



Et ce, jusqu'à finir. La dernière rangée fut bien sûr la plus délicate à faire avec des coupes biaises et à 7° et du rabot pour ajuster ça au plus près du mur possible sans psychoter pour autant.





La suite à consisté à l'application d'une lasure (un vieux pot qui trainait depuis tellement longtemps qu'il s'est percé lors du touillage - une vraie galère - il est à la déchetterie, na!) et je peux commencer à envisager la pose de la toiture.



Mais cela sera l'objet de la suite et de la fin de cette histoire.

@+++

Voilà donc la fin.

J'ai commencé par, bien sûr, poser la toiture. Si ce n'est que j'ai crevé de chaud en faisant ça; bien qu'en travaillant surtout le matin et en évitant les heures les plus chaudes; il n'y a pas grand chose à dire. C'est de la toiture, quoi...



J'ai ensuite posé les rives:



Puis la gouttière.





Le tout à été parachevé par une couche de lasure incolore sur les clins en douglas coté intérieur, et voilà comment nous l'utilisons en ce moment tant que nous n'avons pas encore le bois de chauffage.



J'ai juste oublié de préciser que j'avais également collé une bande d'étanchéité entre le bucher et le mur, mais ce dernier étant pour le moins irrégulier, il y a quelques infiltrations minimes. Soit je poserait un joint, soit je laisserai comme ça; après tout, ce n'est qu'un bucher...

Il manque aussi les faitière en contre mur. Je vais peut être les commander ou laisser comme ça, je n'ai pas encore pris ma décision.


Voilà, ce fut un chantier bien sympa qui m' fait faire de nouveau pas mal de trucs que je n'avais encore jamais fait. Nous sommes assez content du résultat et cet espace commence à devenir agréable.

@+++

Salut !

Super ton pas à pas.

Le truc qui me chiffonne c'est la pose des jambes de force. T'as fait aucune mortaise ou entaille d'appui, juste un tire-fond ? C'est plus du décoratif que du soutien réel non ?

Pascal

J'ai eu peur quand j'ai lu "bucher", je me demandais qui tu allais griller

Trêve de plaisanterie, tu as mis un retour , équerre zinc par exemple, sur ton mur pour que l'eau ne s'infiltre pas, je vois pas bien sur les photos ?

Bonjour et merci pour vos retours.

Oui, Neo_Dogo, je n'ai que vissé les jambes de force. J'ai fait ça avec du tirefond de 8*120, à 45° et de bas en haut. J'avais pré percé les jambes en 8 de manière a ce que le serrage se fasse bien et c'est visiblement très solide et ne semble pas vouloir bouger.

Frenchys, moi aussi ce nom de bucher me fait penser à "Au boucher, hérétique!"

Pour la jonction avec le mur, j'ai mis une bande alu collé au mur mais ce dernier est tellement irrégulier que quand je poserai les faitières je ferai un joint. Il a bien plu hier et j'ai quand même pu constater que bien que l’étanchéité au mur n'est pas parfaite, je n'ai pas eu d’infiltration sur le mur. Puis tu sais, même s'il y en avait un peu, ce n'est qu'un abris pour stocker du bois de chauffage. L'incidence ne serait pas grande, n'est-ce pas?

@+++

Bonjour André, ça fait plaisir de te lire, tu te fais vraiment trop rare!
en tous les cas ta réalisation est top, et ton pas à pas clair et précis.
Et voilà une petite terrasse ombragée ou déguster une boisson fraiche et désaltérante en ces périodes caniculaires,

amicalement,

Vincent

Merci, Vincent. Moi aussi, ça me fait plaisir de revenir. Je ne boudais pas mais je n'avais pas grand chose à partager.

Cela devrait changer, je pense.

ded238 a écrit:Oui, Neo_Dogo, je n'ai que vissé les jambes de force. J'ai fait ça avec du tirefond de 8*120, à 45° et de bas en haut. J'avais pré percé les jambes en 8 de manière a ce que le serrage se fasse bien et c'est visiblement très solide et ne semble pas vouloir bouger.

+1
Quand ça bougera tu ne seras peut-être là pour le voir.
L'édifice n'est pas bien grand...
Beau boulot !
++
Renaud

Très joli travail !
au passage, j'adore ton atelier

A+

Stéphane

ausgezeichnete Arbeit
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