Fauteuil gallois

Belle avancée, nous ne doutons pas que tu vas en faire un beau fauteuil et non pas un tabouret.
Le dessin de l'assise est vraiment étonnant, on dirait un masque, comme quoi on peut avoir de belles surprises avec le creusage.
Un grand merci pour cette leçon de chose avec ta modestie en prime dans tes propos, vraiment sympa !!

Très beau projet et magnifique réalisation!
J'ai hâte de voir la suite.
Merci pour ton partage.

Bonjour,

Merci pour les commentaires. Bernard, j’avais pas remarqué le masque mais maintenant que tu le dis… ça me fait bizarre de m’assoir dessus !

Je reprends un peu mon histoire de fauteuil ! Entre le siège et l’accoudoir il ne manque plus que des barreaux.
J’avais déjà débité des morceaux bien parallèles au fil précédemment.



Les revoila après avoir été dégrossis au tour et finis à la vastringue.



Il y aura quatre barreaux plus longs qui formeront le dossier. Je les ébauche aussi au tour, ce qui permet au moins de m’approcher du diamètre final dans les parties qui formeront des assemblages. Après j’ai pas mal de vibrations sur ces pièces fines.



La finition se fait encore ici, au rabot, à la vastringue et au racloir. Des chutes percées au bon diamètre (16mm) me permettent de vérifier le diamètre des barreaux.



La prochaine opération consiste à percer l’accoudoir à des angles divers et variés et à prolonger les trous par des mortaises dans le siège. Et j’ai pas le droit a l’erreur, parce que des morceaux d’olivier courbes j’en avais qu’un !

Alors je me suis dit que je préférais utiliser un vilebrequin plutôt que ma perceuse, pour le contrôle supplémentaire que ça procure. Sauf que, mes deux mèches se terminent par une tige hexagonale et que mes vieux vilebrequins ne prennent que les vielles mèches à bout carré. J’ai donc cherché ce qui se vendait en matière de vilebrequin sur le net et a ma surprise j’ai vu que tous les sites de matériel sérieux (en Europe, US, Canada et Australie…) vendaient le même modèle fabriqué par Seloron à St Etienne. Ils fabriquent un modèle à mandrin trois mors pour les embouts hexagonaux, et je peux commander en Australie, parfait ! Bon Seloron produisent deux variantes, une version grand luxe qui est sans aucun doute un bel outil, avec le prix qui va avec…

J’ai pris la version nickelée avec poignée en plastique, mais comme j’aime pas trop le plastique… j’ai remplacé le plastique par du jarrah !







Me voilà prêt pour le perçage !

A plus.

JoV a écrit:J’ai pris la version nickelée avec poignée en plastique, mais comme j’aime pas trop le plastique… j’ai remplacé le plastique par du jarrah !

Comme je te comprends

Bonjour, on se régale....
Chtite question : comment est réalisée la poignée en deux parties ? Si on coupe après, on a pas deux pièces exactement circulaires mais bon, cela n'a peut être d'importance. Mais comme tu est méticuleux et inventif....

Salut,

Pour la poignée en deux parties c’est comme tu l’imagine. Une pièce tournée, puis percée, avant d’être coupée en deux. La seule ‘astuce’ est d’utiliser une scie très fine. J’utilise pour ça une ‘razor saw’ achetée en magasin de modélisme pour ~5 euros il y quelques années. Comme celle-ci, dessous, le trait de scie est à tout casser de 0.5mm.

@+

Merci. Et bin, j'avions point pensé à une japonaise qui bien sûr amoindrit le "défaut".

On dévie de ce fort joli fauteuil, mais concernant la poignée dont vous parlez : une autre possibilité est de couper en deux morceaux, les ré-assembler à la colle d'os, tourner la pièce collée, puis désolidariser les deux moitiés à la chaleur

Exact. Ou colle normale mais avec une feuille de papier entre les 2 pièces...

Je n'ai jamais essayé j'ai vu l'astuce je ne sais plus où... décollage au ciseau

Tiens à essayer, mais j'ai un doute pour une utilisation au tour ! Ou alors en étant très délicat ?...

yt regorge de vidéos de tourneurs utilisant cette technique, avec papier, du scotch, cyano ou colle chaude (inside out wood turning) et ça a pas l'air  de bouger d'un poil, certains ne collent que les extrémité pour avoir moins de travail de décollage.. d'autres rajoutent des elastqique ou des tours de scotch pour éviter une explosion.

@+

superbe boulot

Bonjour,

Je n’ai jamais essayé la technique de couper les pièces en deux morceaux et de recoller avant tournage. Avec de la colle animale je n’aurais aucun doute sur la solidité de la pièce durant le tournage.
La raison pourquoi je n’ai pas essayé une de ces techniques : Parce qu’il faut attendre que la colle sèche avant de pouvoir continuer et que moi je voulais faire ça en une après-midi ! La poignée est très légèrement ovale ainsi que le passage de la tige métallique du vilebrequin… et ça ne se remarque pas du tout. N’empêche que j’essaierai bien ces techniques à l’occasion…

Bon, après avoir procrastiné à refaire des poignées de vilebrequin, tout en réfléchissant à l’épineuse question du perçage, j’ai fini par faire un support pour placer l’accoudoir à la hauteur voulue. J’ai mesuré soigneusement sa position pour qu’il soit centré et à la bonne inclinaison. Une baguette en jarrah est fixée avec des petit morceaux de scotch double face et sert de guide pour l’inclinaison du perçage. Une chute de pin est maintenue sous l’accoudoir pour éviter les éclats à la sortie de la mèche.





Une fois les trous percés dans l’accoudoir, j’utilise une mèche longue pour percer les mortaises dans le siège.



Quelques mortaises sont traversantes (pout coincer les tenons) mais la plupart sont borgnes, d’une profondeur de 25mm.



Bon, ça a bien marché pour le dossier alors je continue…

Parallèle dans un sens…



Et dans l’autre…



Encore un coup, à angle plus prononcé…





Pas de regrets sur le vilebrequin, le contrôle est optimal !

Puis de nouveau le perçage des mortaises dans le siège.



Et voilà ! nickel !





Je place ensuite une planchette très souple sur le dossier pour en mesurer la courbe et faire un patron.



Il me reste une chute de ce tronc courbe que je compte utiliser pour le haut du dossier.



Après découpe à la SAR et perçage.



Puis mise en forme et finition à la vastringue et au racloir. L’olivier au racloir ça donne de beaux copeaux !



Le moment est venu de faire la finition et les détails de l’accoudoir.







Puis je fais des entailles à l’extrémité des barreaux.



Et je prépare des coins…



Avant de coller.







Plus qu’à araser ce qui dépasse.



Et passer un coup d’huile de tung.



Ici, des gerces qui s’étaient ouvertes au séchage et que j’ai rebouché avec un mélange époxy et sciure de jarrah. Vous remarquerez sur le barreau du dossier à droite, que l’accoudoir n’est pas assez descendu. C’est parce que le tenon sur le barreau à gauche n’est pas complètement rentré dans la mortaise. J’avais pas remarqué sur le coup…. Mais maintenant que je l’ai vu, je ne vois que ça…. Pire, même ma chère et tendre le remarque… Va falloir rectifier ça !




A bientôt….

Rhooooo, j'aimerai procrastiner aussi efficacement que toi !

II est magnifique, quelle belle fin pour cet olivier ! c'est quand même mieux que de finir en cuillère percée pour le pot de picholines.

Bonjour,
Moi je l'aime bien comme ça malgré le tenon récalcitrant (que je n'avais même pas remarqué)...
Il est vraiment magnifique!
Le choix du bois est aussi top.
Bon, si tu le modifies tout de même, je suis curieux de voir comment tu vas t'y prendre (heureusement que tu as utilisé une colle réversible), mais tu n'es as obligé.

Bonjour,

Suite et fin. J’attendais de rentrer du boulot pour pouvoir reprendre quelques photos de la chaise finie.

Le pépin du tenon pas complètement rentré m’a fait suer un peu, c’était pas très visible mais quand même, mais considérant que le mieux est l’ennemi du bien...... Finalement mon penchant perfectionniste l’a emporté ! C’est l’avantage d’avoir utilisé une colle animale, ça m’a donné  une seconde chance.

J’ai rectifié ça un soir dans l’atelier sans prendre de photos.
J’ai utilisé des petits morceaux de chiffon imbibés d’eau autour des mortaises des barreaux ainsi qu’une seringue pour injecter un peu d’eau dans les assemblages du côté où je voulais réhydrater la colle. J’ai installé un serre joint sur lequel j’ai mis pas mal de pression avant de chauffer doucement au décapeur thermique les assemblages au niveau du siège, ainsi qu'ai niveau de l’accoudoir. Au bout d’un moment, tac ! tout s’est mis en place et j’ai laissé sécher avant de mettre une fine couche finale d’huile de tung.


Les photos du produit fini :
























En conclusion, un projet intéressant qui sortait de l’ordinaire pour moi. Je suis bien content d’avoir pu valoriser ce tronc d’olivier aussi.

Mais en fait, la question importante, le fauteuil est-il confortable ?
J’y suis installé en écrivant ces lignes et oui, j’y suis bien. La pente du siège vers l’arrière fait qu’on se cale bien au fond, la partie arrière de l’accoudoir se cale au niveau des reins et le dossier supporte les épaules. L’angle du dossier est agréable. Parfait comme fauteuil de bureau!


Merci d’avoir suivi et commenté.

il a des voyelles, lui?



Magnifique fauteuil, il doit faire bon y scruter le fofo

L'autre question important : est-il solide ?!

Bonjour,

très beau ton fauteuil, et comme toujours tu nous a fait découvrir ta méthode de fabrication ; que du plaisir à te lire

Bonjour Jov.
Chapeau pour ton "oeuvre", tu peux en être fier .
C'est toujours avec beaucoup de plaisir que de suivre tes posts, tous agréables à regarder !
Bonne journée.
Roland.

by jov, le processus de fabrication est aussi bien que le résultat final

cela étant, j'arrive pas à voir ou était le souci du tenon ; pour les mous de l'oeil, feras tu un cercle sur une photo pour voir ou c'était ?